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Chapitre 4

donc tendance à synthétiser les descriptions d'objets, ce qui est normal compte tenu de l'objectif de classification des individus (et non pas des objets).

Pour les individus à classifier au contraire, le biologiste va multiplier les descriptions de spécimensqu'il juge appartenir à la même classe afin d'éviter les synthèses de descriptions : chaque description de spécimen sera affectée de l'étiquette du nom de la classe. Regrouper ces spécimens en une seule description conduirait au risque de décrire sous un même nom d'Espèce des spécimens appartenant en fait à des classes différentes. Ce regroupement généralise et fait perdre de l'information. Par exemple, si on décrit un spécimen dont la taille des spicules est [5, 12] mus et un autre spécimen dont la taille des spicules est [10, 15] mus et que dans un premier temps, on considère que les deux spécimens appartiennent à la même classe, on serait amenés à regrouper deux descriptions en une seule avec la taille des spicules égale à [5, 15] mus. Ce faisant, si on découvre plus tard que les deux spécimens appartiennent en fait à des classes différentes, soit on devra refaire des descriptions conformes aux spécimens (il faut donc bien conserver les échantillons) ou alors si les spécimens ne sont plus disponibles, on aura perdu de l'information (car on a généralisé en regroupant deux descriptions).

[!]

2)La qualité de l'échantillon est un facteur important pour être en mesure de faire de bonnes descriptions. L'idéal est de pouvoir récupérer des renseignements sur le spécimen vivant dans son milieu d'origine, puis de le décrire en laboratoire avec les techniques appropriées. On peut préserver ainsi certaines nuances de description (les couleurs par exemple) ainsi que des informations complémentaires utiles pour pouvoir expliquer certaines observations (analyses de sol, traitements préventifs pouvant influencer l'extériorisation des symptômes en pathologie végétale). Les êtres vivants évoluent dans le temps ce qui provoque le plus souvent des phénomènesde dégradation préjudiciables pour leur description. C'est ainsi le cas des échantillons de plantes dont la fraîcheur n'est pas conservée très longtemps ou bien encore des plantes qui ne sont pas prélevées en début d'attaque et qui manifestent des symptômes secondaires (de faiblesse, saprophytes) masquant la cause primaire de la maladie [Conruyt & Piaton, 1987], [Blancard, 1988].

Ensuite, le spécimen devra être identifié, puis conservé dans une collection de manière à pouvoir s'y référer dans l'avenir. Souvent, l'échantillon est incomplet ou n'existe qu'en morceaux du fait des expérimentations qu'il a subies. Des normes de conservation dans les muséums sont établies pour bien l'entretenir et perdre le moins d'information possible. Néanmoins, pour les descriptions de maladies, les échantillons ne peuvent pas être gardés car les symptômes se dégradent avec le temps et sont plutôt fugitifs.