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Décrire peut constituer un objectif en lui-même. L'intérêt de passer, avec une
perte d'information minime, du niveau concret à un niveau plus "manipulable" se
fait sentir dès que le savoir doit être diffusé. On peut multiplier les descriptions,
pas les originaux. Pour un domaine donné, correspondant à un certain groupe
naturel particulier, les "échantillons" sont en général disséminés dans de
multiples collections, en des lieux divers, ce qui rend leur consultation longue et
difficile ; s'il existe des recueils de leurs descriptions, cela revient en quelque
sorte à démultiplier leur disponibilité. De plus, certains échantillons sont
périssables, ou certains de leurs caractères s'altèrent avec le temps ; les
descriptions et les figurations peuvent permettre dans une certaine mesure de
pallier les problèmes de conservation.
Mais surtout les descriptions constituent l'un des ingrédients de nombreuses
activités scientifiques plus "nobles". Elles constituent en effet des sources
d'information, de données ou de connaissances, irremplaçables. L'étude des
analogies et des différences entre descriptions est à la base de tous les processus
de classification ; et la comparaison d'un objet naturel (concret ou abstrait) avec
des descriptions préexistantes sous-tend toute activité de détermination.
On peut dire ainsi que l'on décrit pour, dans un premier temps, accroître les
connaissances ponctuelles, et ensuite apprendre la nature à un niveau plus
général et mieux la comprendre. De ce double objectif découlent les qualités que
l'on doit attendre des descriptions.
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Nous avons vu que la qualité primordiale d'une description est son objectivité,
c'est-à-dire qu'elle doit être à la fois vraie et complète. Toute méthode visant à
faciliter la description doit donc permettre de couvrir tout ce qui est observable et
de l'exprimer exactement, sans ambiguïté ; cette condition reflète le souci de
maximiser le contenu informatif de la description. Dans l'absolu, une description
parfaite devrait permettre de reconstituer exactement l'objet primitif ; dans la
pratique, on se contente de pouvoir se faire une "bonne idée" de cet objet,
surtout en ce qui concerne ses particularités. Notons que ceci implique que soient
pris en compte non seulement les caractères descriptifs, mais aussi les différents
liens (topologiques, relationnels, de dépendance, etc.) qui peuvent exister entre
ces caractères ; car ces liens sont eux-mêmes porteurs d'information.
D'autres qualités annexes peuvent être citées, comme la clarté et la concision,
valables pour tout écrit scientifique. Certains auteurs s'attachent à l'élégance du
texte ; une bonne forme et un bon style ne sauraient en effet nuire à un bon
contenu. Il est rarement fait cas de l'intelligibilité, qualité qui rendrait la
compréhension de la description aisée même par un non spécialiste ; elle
implique le recours à un vocabulaire moins technique, avec en contrepartie une
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