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Cette dernière distinction est importante. Quand je décris un Chat, si je déclare
qu'il n'a pas de queue, je m'oriente vers le fait qu'il appartient à la race Manx
(chats sans queue de l'Ile de Man), à moins qu'il ne s'agisse d'un accident. Par
contre, si je reste muet sur sa queue, je n'apporte aucune information ; la "valeur
«inconnu»" souvent invoquée dans ce cas est un non-sens, ou pire un artifice
tendant à donner la forme d'une information à ce qui n'en est pas.
4.4.3 La logique des points de vue
Il arrive souvent que la description d'un objet naturel puisse se faire à différents
niveaux. Par exemple, elle s'intéressera à la morphologie, ou à l'anatomie, ou à
la cytologie, voire à la biochimie ou la carte génétique. Ceci est vrai d'ailleurs
pour chacun des points d'observation ou parties concernées. Il faut donc pouvoir
répartir l'information selon ces différents points de vue, et tenir compte des
relations structurelles existant entre ces différents plans d'observation.
Pratiquement, la logique des points de vue est très semblable à la logique de
composition. Cependant elle ne possède pas une sémantique aussi riche ; le fait
que, dans une description d'une partie donnée, un niveau d'analyse ne soit pas
accessible n'implique pas que ce niveau demeure inaccessible lors de la
description des sous-parties. Une autre différence réside dans le fait que, lors
d'une classification, l'absence avérée d'une sous-partie sera prise en compte
comme une information, alors que l'absence d'un point de vue n'a aucune
signification classificatoire.
L'intérêt de cette logique est de permettre l'analyse des descriptions de plusieurs
entités selon des points de vue analogues. Alors que l'on s'attendrait à ce qu'une
classification établie selon un certain point de vue (disons la morphologie
externe) corresponde à la classification établie selon un autre point de vue
(disons le génome), force est de constater généralement des divergences de
résultats. Pour expliquer ces écarts, il est nécessaire de pouvoir disposer de
"passerelles" entre les différents points de vue, doncde les appliquer à une
structure commune ; c'est là l'un des gros intérêts d'établir un modèle descriptif,
qui permet de préserver l'homologie même à des échelles d'observation
différentes. Le modèle descriptif permet en quelque sorte d'indéxer les
connaissances, de les positionner les unes par rapport aux autres ; c'est un peu
l'équivalent des structures relationnelles et/ou hiérarchiques dans les banques de
données.
4.4.4 La logique de spécialisation
Revenons aux animaux de la ferme, et supposons que nous disposions d'une
classification des différents types de ferme d'élevage. Alors que, si nous ne
savons rien de "notre" ferme, le modèle général des animaux qui y sont élevés
comporte quatre membres, s'il s'agit d'une ferme spécialisée dans l'aviculture,
nous pouvons partir d'un modèle plus précis, d'animaux pourvus de deux ailes,
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