1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34

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Le rôle central des descriptions en sciences naturelles

4.6.10.2 Au niveau de l'observé

Une fois trouvée la manière de concevoir un modèle de l'observable robuste, il reste néanmoins la difficulté d'interpréter les observations elles-mêmes. L'imprécision est là aussi la source de faiblesse des descriptions. Elle dépend de plusieurs facteurs :

1) 2) 3) 4) 5)

la nature des objets observés (représentant unique ou multiple cf. § 4.6.9), la qualité du matériel observé (fraicheur de l'échantillon, conservation), la qualité du mesurage des appareils,
la qualité de perception de l'observateur,
la qualité des outils de description (modèle descriptif, questionnaire),

1)En décrivant un objet qui représente en fait un ensemble, on introduit une imprécision due à la variation à l'intérieur de cette classe.

Ce que l'on décrit est en fait l'objet "moyen" sélectionné parmi tous les objets observables de l'ensemble. Il s'agit par exemple du plant de tomate (individu) appartenant à la culture et dont les symptômes sont représentatifs de la maladie ou bien encore d'un spicule d'éponge (un composant) qui est un objet modal de la classe des spicules observée sur lamelle au microscope. Il est de toute manière évident que l'on ne va pas décrire toute la population matérielle de l'ensemble. Ce que l'on cherche à décrire, c'est un représentant prototypiqued'une classe jugée homogène (à l'intérieur de laquelle la variation n'est pas importante). Ce représentant est choisipour faire une pseudo-description qui va constituer en fait une définition de sa classe (§ 3.2.1.2). Le représentant prototypique permet de définir les propriétés les plus fréquemment rencontrées chez les membres de la classe : c'est unobjet représentatif de la classe. L'observateur décrit ainsi ce représentant. Il conserve néanmoins la liberté plus ou moins consciente d'élargir l'espace d'observation de certains caractères pour couvrir la description d'autres objets.

Inversement, lorsqu'un objet est un représentant unique d'une classe (par exemple un seul représentant d'une maladie dans la culture ou encore le collet d'un plant de tomate), le problème du choix de l'objet ne se pose pas, il s'impose.

La situation au Muséum National d'Histoire Naturelle est différente : objets et individus sont bien différenciés : les objets ne sont pas des individus, ce sont les composants d'un individu. Face aux collections de spécimens et en fonction de l'objectif de classification de ces individus, deux types de descriptions sont préconisées :

[!]

Pour chaque objet, s'il y a beaucoup de représentants qui peuvent être décrits localement, on choisit le représentant prototypique de l'ensemble, que l'on définit (ce n'est pas une véritable description). Le biologiste aura