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de deux pattes, d'un bec, de plumes, ou au contraire dépourvus de cornes ou de
dents, etc..
Le fait de disposer, à un niveau déjà abstrait, d'un concept plus précis de notre
ferme nous permet de restreindre l'étendue du domaine de connaissances, et de
renseigner par avance (sans observation) un certain nombre de descriptions
locales. Ce mécanisme, dit de spécialisation, est d'une généralité telle qu'il peut
être découvert dans de très nombreuses descriptions rédigées par les naturalistes,
en lieu et place de véritables descriptions locales. Ainsi, la simple indication que
notre ferme élève des oiseaux aquatiques (des canards par exemple) supplée en
partie à une description des pattes (qui sont toujours palmées) ou du plumage
(qui est toujours étanche à l'eau).
La spécialisation constitue ainsi un raccourci commode, permettant de remplir
"par défaut" tout ou partie d'une description locale réelle par une description
conceptuelle. Ceci comporte bien sûr un risque d'imprécision, voire
d'inexactitude ; il est donc nécessaire de compléter "manuellement" l'information
ainsi déduite.
4.4.5 La logique de particularisation
Alors que la spécialisation procède par restriction du domaine observable, la
particularisation permet au contraire d'élargir le domaine courant pour tenir
compte d'un cas particulier. Supposons que nous apprenions que notre ferme
fait de l'aquaculture ; donc plus d'animaux à quatre membres, mais des poissons
(pisciculture) ou même des huîtres (ostréiculture). Les descriptions vont devoir
tenir compte de caractères concernant des écailles, des nageoires, ou des
coquilles ; si ces caractères n'étaient pas présents dans le modèle général des
animaux de ferme, il va falloir, pour ce cas particulier, procéder à un
élargissement du modèle.
Cette démarche, complémentaire de celle de spécialisation, apparaît comme une
complication (un peu comme les "verrues" dans un logiciel). Il semble préférable
de ne la suivre que dans des situations réellement exceptionnelles, telles qu'il soit
justifié de les traiter à part plutôt que de les intégrer dans le moule général.
4.4.6 La logique d' itération
L'étude des mécanismes précédents s'est appuyée implicitement sur une mise en
correspondance d'une part d'une description composée de sous-descriptions (ou
de descriptions locales), d'autre part d'un modèle descriptif composé de sous-
modèles descriptifs. La description concerne l'observé, le modèle concerne
l'observable.
Il arrive fréquemment que, dans une description, plusieurs caractères, bien que
non rigoureusement identiques, soient du même "type" et suivent un même sous-
modèle descriptif. Prenons l'exemple des dents des Mammifères. Si nous avons
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