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4.4.2 La logique de composition
La description d'une entité (disons d'un chat, ou d'un chien) est une
composition de descriptions locales, correspondant à tout ce qui est observable
(donc descriptible).
L'ordre dans lequel progresse la description n'est pas quelconque, mais répond à
une certaine logique qu'il convient de reconnaître. Alors que le chat et le chien
sont tous deux composés d'un corps, d'une tête, de quatre pattes et d'une queue
(ils héritent tout cela de leur appartenance à la classe des Mammifères), ce serait
de l'anticonformisme que de faire commencer leur description par la queue ;
commencer par les pattes serait curieux, à moins que le descripteur ne soit une
fourmi ; quant au choix entre le corps et la tête, il reste ouvert. En fait, cette
logique est affaire de spécialistes, qui seuls sont capables de se mettre d'accord
pour cerner l'ordre le plus "naturel" à suivre lors des descriptions. Si c'est la tête
qui vient en ... tête, selon une logique toute trouvée, alors la description
s'intéressera d'abord à ses caractères propres, comme sa forme, ses dimensions,
sa couleur, etc., à ses rapports avec les autres parties, et ensuite, ici aussi selon
un ordre non arbitraire, on passera à la description de ses sous-parties (yeux,
bouche, nez, oreilles, etc.). Et ainsi de suite.
Ce mécanisme de base est celui de la décomposition en sous-parties ; il est répété
autant de fois qu'il est nécessaire pour atteindre la finesse de description
souhaitée (qui, rappelons-le, dépend de l'utilisation visée). On peut convenir
ainsi d'un "arbre d'exploration", à chaque noeud duquel on doit effectuer une
description locale, et dont chaque branche traduit une relation de partie à sous-
partie. Pour que cet arbre n'introduise pas de limitation arbitraire, il doit prévoir
toutes les situations susceptibles de se rencontrer, y compris les cas particuliers
et les exceptions. De ce fait, il est généralement plus touffu qu'il n'est nécessaire
pour chaque situation de description considérée individuellement, où certaines
branches peuvent s'avérer non pertinentes ou sans objet.
En particulier, lors des descriptions, il est fait appel à un mécanisme d'élagage
automatique, de pur bon sens. Ainsi, le fait de constater l'absence d'une certaine
partie rend sans objet la description de ses sous-parties ; de même, si par
exemple je décris Médor, le chien de garde de la ferme, et qu'il ne veut pas
ouvrir la gueule, je préfèrerais qu'on me dispense de décrire ses dents ou sa
langue. Ceci illustre une situation couramment rencontrée lors des descriptions
d'objets naturels, où certaines descriptions locales ne sont pas possibles du fait
de la situation d'observation (partie cachée ou présentement indistincte) ou du
fait de l'état incomplet du spécimen décrit. On peut considérer que, par
convention, l'absence d'une description locale signifie que la partie
correspondante est inconnue ; par opposition, le fait que cette partie soit
constatée absente constitue une information qui doit figurer explicitement dans la
description.
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