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Chapitre 3

pour un regroupement donné d'individus, de formuler une définition de ce groupe. Le résultat s'appelle uneclassification. Il s'agit de représenter les caractéristiques de chaque classe : on établit ainsi des classes abstraites définies en intension par des concepts(et non plus par des objets). De plus, la classification cherche à hiérarchiser les classes selon leur degré de généralité afin de former différents niveaux taxonomiques.

Comme on l'a déjà vu au chapitre 1, la classification en analyse des données n'est pas nécessairement conceptuelle : aucune définition des classes n'est extraite à partir des données.

Dans toute science, il est nécessaire de classifier les phénomènes et les objets que l'on veut étudier et ceci est particulièrement vrai dans les sciences qui étudient les êtres vivants. Une classification vraiment scientifique des végétaux et des animaux doit être naturelle et non artificielle, c'est-à-dire fondée non sur des caractères arbitrairement choisis pour une raison de commodité ou d'utilité quelconque, mais sur les caractères les plus importants du point de vue de la structure anatomique des êtres et de leurs grandes fonctions physiologiques. Les classifications de l'histoire naturelle se proposent d'indiquer le degré de ressemblance et de différence réelle, et non pas apparente et superficielle, de chaque être avec tous les autres. Certains auteurs affirment (d'autres nient) que ces ressemblances sont l'expression d'une parentégénéalogique entre les espèces et qu'une bonne classification doit tendre à mettre en évidence la phylogéniedes groupes, c'est-à-dire la suite des formes que l'évolution leur a fait parcourir.

La classification est la partie noble du classement. Elle consiste à ranger dans un même groupe (une classe au sens du biologiste) et à désigner du même nom des faits, des objets ou des êtres qui possèdent en commun certains caractères. Elle suppose l'analyse, la comparaison, mais plus encore la faculté de faire abstraction des différences individuelles. La formation d'une idée générale est un acte de classification. Cette formation s'appuie sur la capacité à décrire les individus, de les classer et de les nommer avec une étiquette, puis de les définir par une intension : cette capacité est le propre de l'expert du domaine. La figure 3.6 synthétise ce que l'on vient de dire :

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