|
|
apporter à la classe par rapport aux concepts : pour le naturaliste, la classe existe
en elle-mêmeindépendamment de l'homme qui la décrit, elle est explicitée par
son extension, elle est donc concrète, naturelle et unique. Intuitivement, on
conçoit bien [Matile et al., 1987] que si l'espèce humaine (la classe des
hommes) disparaissait, les autres espèces continueraient à exister dans leur
intégrité, indépendamment de leurs observateurs, tout comme certaines d'entre
elles ont existé avant l'apparition de l'homme.
Chaque classe naturelle peut être :
1) nommée,
2) définie par son contenu,
3) caractérisée par des traits propres,
4) typifiée,
5) et enfin conceptualisée.
1)On peut s'y référer sans ambiguïté par son nom ; c'est un principe,
magistralement arrêté par Linné (1735), que la découverte de toute nouvelle
classe doit être accompagnée parson auteur de la fixation d'un nom ; cette
dénomination doit respecter des règles de nomenclature bien définies (binôme
spécifique, loi de priorité, etc.), en particulier pour s'assurer de son unicité.
2)La classe peut être définie concrètement par son contenu(sa population),
représentée par exemple par l'énumération des individus connus qui composent
son effectif. De façon plus pragmatique, on se contente d'un échantillon
"représentatif" de la population, qui doit illustrer au mieux la variabilité
naturellement présente. Il se peut qu'il y ait parmi les descriptions
d'individus, à la fois des descriptions d'un seul spécimen (un individu réel) et
des descriptions synthétiques de plusieurs spécimens (individu virtuel). Il est
clair que l'on ne maîtrise pas toujours dans les descriptions livresques anciennes
la nature des individus décrits (réels ou virtuels). Nous affirmons par contre que
l'on devrait s'employer à utiliser le mot description uniquement pour décrire des
spécimens et non pas décrire une population de spécimens. Par abus de langage,
on appelera ces dernières des "descriptions" synthétiques (ou virtuelles) alors
qu'elles ont déjà un certain niveau d'abstraction correspondant à des définitions.
La distinction entre description et définition permet de montrer la différence entre
l'imprécisionattachée aux valeurs descriptives d'un spécimen (une disjonction
de valeurs pour un seul état possible) et la variationassociée aux valeurs d'un
ensemble de spécimens (une conjonction de valeurs décrivant plusieurs états).
Dans la pratique de la systématique au MNHN, il sera préférable dans l'avenir de
stocker des descriptions correspondant à des spécimens de manière à perdre le
moins d'information possible sur les espèces ou autres classes produites.
Idéalement, les descriptions devront être complètes et exhaustives !
|
|