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Chapitre 3

3.2.2.1 Du point de vue naturaliste

Dans notre approche des concepts, nous affirmons leur existence dès lors que nous fixons :

1) une classe,
2) une définition associée à la classe,
3) un univers de discours (un contexte),
4) une capacité d'abstraction intellectuelle plus ou moins élaborée.

1)Pour les biologistes, la classe est une vérité ; elle a une existence naturelle avant même d'être définie en tant que concept.

2)Pour le concept, ce n'est pas le nom qui est important mais bien l'intension qui lui est attribuée (sa définition). Un concept est délimité par la définition de la classe correspondante.

3)La définition de la classe dépend du contexte : il peut exister en effet différents concepts associés à une même classe. Par exemple, le concept de "grand homme" dépend de l'univers de discours pour sa définition. S'agit-il du sens donné à la taille d'un individu ou bien celui de sa réputation ? Napoléon et le Charles de Gaulle ne seraient pas classifiés de la même manière selon le contexte choisi !

Autre exemple : la classe des tomatesne correspond pas à la même définition chez un botaniste et chez un cuisinier : c'est un fruit pour le premier et un légume pour le second.

4)La définition de la classe dépend du niveau de perception. Par exemple, le concept de dinosaures pour un paléontologiste correspond à un stade d'évolution dans la lignée des reptiles alors que le concept de dinosaures pour un enfant peut correspondre à celui d'un monstre sympathique, personnage de dessin animé.

Pour un univers de discours donné et un certain niveau de perception, un concept associé à la classe peut être déterminé. Un concept est déterminé lorsque l'on explicite les caractères compréhensifs du concept [Petit-Robert, 1994].

A chaque concept, on peut associer plusieurs niveaux de définitions de la classe considérée :

[!]

Le premier correspond à une intension généraliséequi donne des conditions nécessairesd'appartenance à la classe. Ces conditions forment une généralisation6de la classe et la définition obtenue ne se trouve donc

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6La généralisation peut être définie comme un ajout d'observable à de l'observé. En effet, le résultat de la généralisation englobe des situations intermédiaires observables, non effectivement observées.