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3.2.1.1 Point de vue des mathématiciens
Pour eux comme pour certains philosophes (suivant en cela la tradition
d'Aristote), la classe dérive du concept : il s'agit d'un ensemble d'objets qui
satisfont une condition prédéfinie nécessaire et suffisante(dans un univers de
discours donné) et qui forme ainsi l'extension d'un concept [Sutcliffe, 1993].
Cette sorte de classe peut être nommée classe conceptuelle[Niquil, 1993].
Il existe toutefois une partie des mathématiques qui considère les objets sous leur
aspect extensif et que l'on peut qualifier d'expérimentale car basée sur
l'induction [Euler, 1747]. Néanmoins, la partie la plus importante des
mathématiques "modernes" (la théorie des ensembles, la logique formelle, les
prédicats) s'intéresse plutôt àleur aspect compréhensif [Frege, 1893] et à la
déduction. Le but de cette dernière approche est de calculer l'extension du
concept C en définissant une application acde l'ensemble des individus observés
W--> [vrai,faux] qui à chaque individu w de Wfait correspondre son
appartenance au concept C ou non.
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Les individus sont ainsi baptisés instancesdu concept s'ils appartiennent au
concept3. Comme nous l'avons déjà expliqué plus haut (§ 3.1.1.1), l'extension
dépend de la compréhension pour certains alors qu'elle est le point de départ
pour découvrir une intension pour d'autres.
Donc, pour le mathématicien, la classe n'existe que si elle est explicitée en
intension(dans le monde des idées) selon un certain point de vue et correspond
à un concept. Elle peut être qualifiée d'abstraite. Prenons garde néanmoins au
terme d'existence : une définition n'entraine pas l'existence de la chose définie,
les objets mathématiques étant donnés au départ par postulat (les fonctions, les
nombres, le cercle, etc.) [Bourbaki, 1974].
3.2.1.2 Point de vue des systématiciens
On trouve la définition suivante de la classe [Larousse] :
(Histoire naturelle) : "Bien que, comme tous les groupes plus vastes que
l'espèce, la classe soit un concept en partie abstrait (un niveau
taxonomique), on donne à de nombreuses classes une définition tout à fait
précise, correspondant au fait que les êtres de cette classe possèdent tous un
3Une partie plus récente des mathématiques s'intéresse au degré d'appartenance "flou" des
individus à des concepts [Zadeh, 1965] : un élément appartient plus ou moins à un ensemble.
En ce qui concerne les spécimens, le naturaliste n'est pas habitué à jongler avec l'incertitude et
l'imprécision pour attribuer un individu à un concept, il finit par trancher. Cette caractéristique
étant naturelle en biologie, nous n'avons pas étudié plus avant la théorie des possibilités
[Dubois & Prade, 1987] pour l'appliquer dans la représentation des connaissances du domaine.
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