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taxonomistes que de recueillir des collections d'individus et de les classifier.
Ainsi, nous nous plaçons du point de vue des nominalistes tels que Buffon ou
Adanson qui soulignaient que les systématiciens ne peuvent étudier que des
échantillons, sachant qu'ils n'ont pas la certitude qu'un échantillonnage ne
renferme pas plusieurs Espèces qu'ils ne savent pas encore distinguer7:
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La détermination exacte de l'objet d'étude constitue un préliminaire indispensable
à toute recherche [Matile et al., 1987]. Par exemple, l'identification de maladies
(le diagnostic) nécessite d'abord une classification des plantes afin d'identifier
des objets comparables entre eux appartenant à une même classe bien établie : on
ne compare pas les symptômes d'un plant de pomme de terre avec ceux d'un
plant de tomate (bien qu'ils appartiennent tous les deux à la même famille des
Solanacées !). De même, la classification des maladies nous est fournie au départ
sans que l'on souhaite la remettre en cause (figure 1.4).
Inversement, la classification naturelle des spécimens étudiés au Muséum
considère différentes classes qui ne sont ni sûres ni définitives : ces classes
peuvent être elles mêmes remises en question dans l'avenir.
Dans le processus d'identification de maladies, c'est la description de
l'association "symptôme-organe" dont le tout forme un syndromequi est
importante. Pour la détermination de spécimens, c'est simplement la description
de l'organe (le composant) avec ses caractéristiques propres (selon différents
points de vue) qui permet à elle seule de trouver le nom de la classe.
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7Dans ce contexte, la démarche du systématicien sur les spécimens est identique à celle du
mathématicien sur les nombres. Ils forment des hypothèses en essayant de découvrir des
régularités dans leurs observations, qu'ils expérimentent ensuite sur d'autres individus afin de
renforcer ou réfuter leurs hypothèses.
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