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Chapitre 1

Du point de vue de l'expert, les concepts correspondent aux classes à reconnaître (c'est-à-dire ici les diagnostics) et pour le cogniticien il s'agit aussi des buts du système ou variables à expliquer. Ainsi, acquérir le raisonnement de l'expert consiste à saisir sa logique de fonctionnementdans la phase d'acquisition des connaissances. Mais cela ne suffit pas car l'expert et le cogniticien ne sont pas les seuls utilisateurs mis en jeu. Il faut compléter cette logique par une phase de mise ensituation avec les personnes concernées par la version finale du système expert : c'est la logique d'utilisation[Richard, 1983] [Mahé & Vesoul, 1987].

Ainsi, comme nous l'avons constaté lors de campagnes de validation des systèmes experts sur le terrain, il s'avère nécessaire d'être plus général dans notre définition des concepts en biologie : l'apprentissage de concepts ne se résume pas seulement à reconnaître les buts du système (ex : maladies), mais aussi d'autres concepts aux contours mal définis tels que les types de symptômes, la nature des traitements, etc.. Par exemple, qu'est-ce qu'une tache, une anomalie de coloration, un jaunissement pour l'expert, pour l'agriculteur et le technicien ? La question de savoir comment nous arrivons à formuler nos concepts reste entière !

C'est pourquoi l'alternative de l'apprentissage à partir d'exemples nous semble plus intéressante que l'approche système expert traditionnelle parce qu'il est possible de faire intervenir l'utilisateur final avant même l'élaboration automatique des règles : nous lui demandons de fournir des descriptions d'un même échantillon qui aura été déjà décrit et identifié par l'expert. En multipliant ce procédé (cette approche a été adoptée dans INSTIL), on favorise la construction de règles plus robustes par rapport aux consultations futures du système par des utilisateurs variés : par cette méthode, la consultation n'est plus seulement le fruit d'un dialogue entre l'expert et le cogniticien mais profite de la variabilité des descriptions au niveau de leurs descripteurs (ceux qui décrivent).

1.3.3 Adaptation à l'utilisateur

Bien adapter les systèmes experts à leur cible est une priorité et cela demande des épreuves de validation sur le terrain : la principale difficulté réside en effet dans les écarts d'interprétation de l'observation et du vocabulaire entre utilisateurs, ce qui peut conduire à des diagnostics incorrects [Conruyt, 1986]. Pour tous, le système expert apparaît comme un questionnaire interactifdans lequel ils sont plus ou moins guidés. Il y a beaucoup de manières de présenter le questionnaire ou l'ordre des questions à poser à l'utilisateur. Le problème fondamental est alors de confronter la logique de l'expert qui décrit avec celle des autres utilisateurs [Conruyt & Piaton, 1987].

En effet, un échantillon réel (plante malade à un stade plus ou moins évolué) n'est pas observé ni décrit de la même façon par un expert, un technicien ou un