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Chapitre 1

pathologie végétale qui tient compte des différents intervenants dans la chaîne du diagnostic [Conruyt &Piaton, 1987]. Ces écrits ont rassemblé nos premières spécifications pour des travaux sur la robustesse.

1.1.1 Bien définir la cible des systèmes experts

Une connaissance du terrain pour établir quelle est la chaîne du diagnostic pour chaque culture est primordiale. Cette chaînefait intervenir trois catégories de personnes avec des niveaux de raisonnement et de souhait différents :

1.1.1.1 Les experts

Ils reçoivent une grande quantité d'échantillons à chaque campagne culturale (ex : 300 cas pour la tomate en 1987), ils raisonnent principalement à partir des symptômes sur la plante. Leur vision des symptômes s'effectue à une échelle d'observation individuelle. Elle est variée et pointue, car s'appuyant sur des observations à la loupe binoculaire et au microscope. Cette vision leur fait adopter un vocabulaire très spécifique et difficile à communiquer aux autres utilisateurs. Par exemple, le concept de nécrose porte une information non explicitée liée au dessèchement des tissus atteints, à leur couleur brune et à leur limite bien distincte, ceci vu à la loupe binoculaire [Blancard, 1988].

Les experts sont intéressés par tous les outils d'aide qui leur permettent d'accélérer le diagnostic et de le rendre plus fiable, de se décharger du travail de routine (filtrage des cas "sans intérêt"). Ils recherchent aussi tout ce qui peut leur permettre d'approfondir leurs connaissances, ou d'élargir leur domaine de compétence au delà de leur propre spécialité.

1.1.1.2 Les techniciens ou conseillers agricoles

Contrairement aux experts, ils sont constamment en contact avec les agriculteurs par les suivis d'exploitation, le recueil d'échantillons de plantes malades. Ils ont une meilleure connaissance de l'itinéraire technique de la culture et du contexte socio-économique de l'exploitation. Leur responsabilité vis à vis de l'exploitant est importante puisque ce sont eux qui donnent l'ordonnance (nature du produit de traitement, dose, mode d'application). Ils ont donc un mode de raisonnement plus global au niveau du problème dans la culture.

Leurs souhaits portent non seulement sur l'amélioration de leurs connaissances, mais aussi sur des outils d'aide et d'orientation. Il leur importe en effet, en cas de doute, de pouvoir faire confirmer leur diagnostic par un expert, à moins de disposer eux-mêmes d'outils permettant d'affiner leurs résultats. Mais leur