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objets modaux du fait que nous décrivons plutôt des spécimens que des espèces
et que les experts préfèrent fonder leurs décisions sur des valeurs descriptives
tranchées (ils n'ont pas d'état d'âme pour juger des spécimens !).
Les "bonnes" descriptions de spécimens sont déjà un premier objectif à résoudre
pour constituer un système robuste. Il s'agit de représenter et de stocker dans
des fichiers informatiques les "images" les plus fidèles possibles des individus
étudiés. Ces données descriptives sont instanciées à partir du questionnaire et du
modèle descriptif et peuvent alors être transmises telles quelles ou bien traitées
par des algorithmes pour exploiter le savoir qu'elles véhiculent.
Pour que la méthode exposée plus haut apporte la robustesse escomptée, il faut
tenir compte de la qualité des acteurs (spécimen(s), expert(s), utilisateur(s),
outils d'acquisition de connaissances, algorithmes d'apprentissage) pouvant
intervenir aux différentes étapes de la chaîne, de manière à augmenter la qualité
des descriptions et des règles apprises. En outre, contrairement au naturaliste
amateur qui cherche à justifier son modèle par des exemples conformes, l'expert
ne dédaigne pas la recherche de contre-exemples pour invalider ses hypothèses.
Cette démarche scientifique de remise en cause systématique du modèle
descriptif et des règles apprises permet à l'expert d'avancer dans sa recherche de
règles plus vraisemblables qui éliminent les contre-exemples (le perfectionnisme
du chercheur !). Elle implique néanmoins que l'informaticien lui fournisse des
outils d'aide à la mise à jour de ses connaissances, notamment pour assurer la
cohérence des anciennes descriptions (certains caractères ne sont plus valides
dans le nouveau modèle) ou leur complétude (quand de nouveaux descripteurs
sont apparus dans le modèle).
Dans cette thèse, nous avons réalisé une grande partie de ces outils permettant de
constituer une chaîne complète depuis la modélisation jusqu'au traitement des
connaissances descriptives. En amont de la phase de traitement, nous avons
implanté les deux premiers aspects de la méthode (acquérir l'observable dans un
modèle descriptif, acquérir l'observé dans un questionnaire) avec un outil baptisé
HyperQuest, que nous présentons au chapitre 6. L'originalité réside dans le
choix de l'approche hypertexte qui permet de respecter une étroite
correspondance entre les objets conceptuels décrits au chapitre 5 (objet de
synthèse, assertion composite, horde composite, objet classifié, objet muni de
méthodes ou de propriétés) et les entités hypertextes (pile, fond, carte, bouton,
champs). Cela permet de s'affranchir d'une application particulière et d'atteindre
un niveau de généricité inter-applications, de manière à construire
automatiquement un questionnaire à partir de la connaissance du modèle
descriptif. Ce questionnaire peut être ensuite personnalisé et illustré par l'expert
lui-même très facilement de manière à procurer à l'utilisateur les moyens de
"savoir observer" et "savoir décrire". L'ergonomie et la convivialité sont alors
des paramètres importants de la robustesse du système pour acquérir des
descriptions de qualité.
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