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3) au traitement de ces descriptions (pour élaborer un savoir compréhensif
ou en tirer des hypothèses ou des règles de décision valides).
Tous ces outils n'ont qu'un seul but pour l'expert : valoriser son expérience et
mettre à l'épreuve ses opinions. La méthode d'apprentissage exposée dans cette
thèse est une première réponse à cet objectif d'un point de vue de la
classificationen biologie (qui est une démarche inductive comme expliqué au
chapitre 3).
L'autre aspect de cette aide est de permettre une meilleure transmission du savoir
de l'expertà d'autres personnes du domaine moins qualifiées que lui (ou encore
de manière plus ambitieuse au grand public). Le modèle descriptif et les
descriptions sont les deux parties obligatoires et prioritaires du savoir à
transmettre, les règles n'étant pas nécessaires. En effet, l'utilisateur du "système
expert" doit être avant tout capable de suivre le schéma mental de l'expert au
travers d'un guide du "savoir observer" (calqué sur son modèle) afin de
proposer une description qualitativement équivalente à celle de l'expert. Celle-ci,
comparée aux descriptions de l'expert, conditionne la justesse des résultats du
système expert à un problème de déterminationd'une nouvelle observation.
La biologie est un domaine où foisonnent les faits particuliers difficilement
exprimables par des règles générales. C'est pourquoi un naturaliste expérimenté
n'accepte pas facilement une hypothèse. Contrairement aux mathématiques, les
objets d'observation en biologie ne sont pas issus de notre intelligence mais nous
sont donnés par la nature sans qu'on les ait choisis. Ils sont des spécimens ou
individus très divers, ce qui nécessite de la part de l'expert de nombreuses
vérifications de ses hypothèses, qui se traduisent par des adaptations successives
de la classification des spécimens. Mais les clés de détermination ou les règles
qui en résultent ne peuvent en aucun cas constituer des preuves à démontrer au
sens des mathématiques : la variabilité naturelle est trop importante et une
exception est si vite trouvée que l'on est obligé de tolérer une certaine latitude
dans les classifications naturelles.
Alors, que peut bien signifier la robustesse des systèmes de classification et de
détermination, si nous ne sommes pas capables d'apporter la preuve que les
règles apprises sont sûres et authentiques ? (autrement dit, le savoir peut-il
progresser en l'absence de certitudes ?).
Parmi les quelques réponses que l'on va développer dans le cadre de cette thèse,
il est clair en premier lieu que la biologie n'est pas un domaine sujet aux
démonstrations, du fait de la multitude des exceptions aux règles induites pour
certaines classes, exceptions qui ne sont pas nécessairement connues au moment
de leur élaboration. Il suffit de penser aux nouvelles maladies apparaissant
chaque année en pathologie végétale ou animale et qui ont des symptômes très
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